Il était une fois... Orange mécanique
Il était une fois... Orange mécanique
La collection "Un film et son histoire" se penche sur l'oeuvre radicale de Kubrick, quarante ans après sa sortie. Le scandale suscité en son temps par cette fable terrifiante et prophétique sur la violence en Occident n'eut d'égal que son succès.
Quand Kubrick, en 1970, entreprend d'adapter le roman d'Anthony Burgess paru presque dix ans plus tôt, il est au sommet de son art, disposant désormais d'un contrôle absolu sur son propre travail. Dans ce conte philosophique glaçant, racontant le lavage de cerveau infligé par l'État à un adolescent ultraviolent qui avec son gang, les Droogs, a pris plaisir à tuer, torturer et violer, le cinéaste entrevoit une métaphore prophétique de la société occidentale. Avec une équipe réduite étroitement associée, acteurs compris, au processus créatif, il met un an à imaginer et à tourner ce qui deviendra très vite son plus grand succès. Mais Orange mécanique, dernier volet de la trilogie futuriste ouverte avec Docteur Folamour (1964) et 2001, l'Odyssée de l'espace (1968), suscitera aussi un tel scandale en Angleterre que le cinéaste demandera lui-même son retrait de l'affiche.