Le fonds local
La bibliothèque d'Auxerre assure une mission de « Mémoire du département », en conservant l'ensemble des documents écrits sur l'Yonne, publiés dans le département ou dont l'auteur est icaunais. Ce fonds est continuellement enrichi, en tendant à l'exhaustivité. Il comprend des livres, des revues, des journaux, mais aussi des plans, des estampes, des photos, des cartes postales, des disques, cassettes, vidéos…
Pour la mémoire du département, il est important de citer quelques manuscrits dont La Geste des évêques d’Auxerre qui dresse la liste des prélats, écrite depuis Hugues de Mâcon († 1154) et continuée par plusieurs scribes jusqu’à Nicolas Colbert († 1676), La Chronique universelle de Robert d’Auxerre datant du début du XIIIème siècle, ou encore La Chronique de Clarius, moine de Saint-Pierre-le-Vif à Sens écrite de plusieurs mains mais toutes du XIIème siècle. Hélas, des réalisations du scriptorium de l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre, actif au point de parler d’une véritable « Ecole » carolingienne à Auxerre qui se distingue par la qualité et la quantité de sa production entre le IXème et le XIème siècles, il ne subsiste rien dans nos collections. Les manuscrits sont dispersés à travers l’Europe, notamment à la Bibliothèque du Vatican et à la Bibliothèque nationale de Berlin.
Si les confiscations révolutionnaires ont constitué l’origine des collections de la bibliothèque, les grandes donations au cours du XIXème siècle sont une source de connaissance essentielle pour l’histoire de la région et du département. Beaucoup de bibliophiles ou d'érudits du XIXème et du XXème ont préféré léguer leur bibliothèque personnelle plutôt qu’elles ne soient dispersées, le don de mobilier accompagnant parfois le don de livres.
Parmi ces donations remarquables, quelques collections particulières :
- Le fonds Amé : né à Auxerre, en 1821, Émile Amé fut conducteur des travaux du canal de Bourgogne, architecte à Avallon et architecte des Monuments Historiques dans le Morbihan et le Cantal. Avec sa fille, il légua à sa ville natale, des meubles, des plans et des livres divers ayant appartenu à leur famille.
- Le fonds Léon de Bastard : Comte décédé prématurément en 1860, sa bibliothèque est donnée à la Ville par sa mère, en 1868-1869. Un premier legs comprend des manuscrits et des imprimés. Il est suivi d'un second don de livres. Cette collection est importante pour l'histoire des lettres dans le département, par la présence de raretés bibliographiques, de recueil d’estampes et de belles reliures.
- Le fonds Lebanc-Duvernoy : Cette collection, léguée en 1881, est composée de livres de critique musicale et de 300 volumes de partitions imprimées de divers compositeurs.
- Le fonds Émile Lorin : Légué en 1891, est d'autant plus intéressant qu'il est constitué de documents qu'on ne conserve pas d'ordinaire. Il renferme dans ses 308 volumes, des brochures administratives, des prospectus commerciaux, des affiches théâtrales ou politiques, des manuscrits, etc.
La presse locale constitue une partie essentielle de ce fonds.
Les premiers périodiques, si l'on excepte les almanachs, paraissent dès 1772, ce sont les Affiches d'Auxerre et les Affiches de Sens. Depuis 1789 et jusqu'en 1857, au moins 42 titres ont une existence, longue ou au contraire, très éphémère.
Le journal L'Yonne, fondé en 1840, est édité jusqu'en 1923. De légitimiste à l'origine, il devient en 1874, l'organe du radicalisme et de l'anticléricalisme puis, à la fin du siècle, du courant socialiste.
Après la Grande Guerre, c'est Le Bourguignon fondé en 1871, qui devient le quotidien le plus lu dans le département. Il sera "liquidé" en 1944 à la Libération, vu sa politique de soutien à Vichy.
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Créé le 25 août 1944, L'Yonne Républicaine, journal régional d'information, lui succède, et son premier numéro est diffusé le 26 août. C'est ce quotidien qui aujourd'hui encore, nous informe de la vie locale, et par là, participe à la mémoire du département.
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Retouvez en ligne la presse locale ancienne, notamment L’Yonne et Le Bourguignon, sur le portail mutualisé.